Actualités médicales

MPOX, Variole du singe

Le 14 août 2024, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que la recrudescence actuelle du mpox dans les pays d’Afrique centrale constituait une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Le principal foyer de transmission identifié se situe en République Démocratique du Congo (RDC), totalisant plus de 95% des cas, avec majoritairement des souches appartenant au clade I. Des cas confirmés d’infection par ce clade, et notamment par le sous clade Ib, ont aussi été signalés dans des pays voisins de la RDC tels que le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et le Kenya. Le clade I serait plus virulent que le clade II responsable de l’épidémie de 2022.

La mpox est une zoonose due au virus Monkeypox (orthopoxvirus), apparenté à celui de la variole. Il en existe deux clades : le clade I, très contagieux et virulent, et II, qui circule à bas bruit en Europe. 

Transmission

La transmission du virus à l’homme se fait initialement par contact avec un animal réservoir (rongeurs, singes). La transmission interhumaine se produit de deux façons :

  • Par contact direct avec les lésions d’une personne infectée (peau, bouche, anus, appareil génital). Le préservatif n’en protège pas.
  • Par contact prolongé en face-à-face par des gouttelettes respiratoires ou par contact avec des objets contaminés par le malade (vêtements, linge…).

La contamination s’effectue à partir de l’apparition des symptômes jusqu’à la cicatrisation des lésions.

Symptômes et diagnostic

L’incubation est de 5 à 21 jours. La maladie débute par une fièvre supérieure à 38 °C et l’apparition de nombreux gros ganglions douloureux, des myalgies et de l’asthénie. Un à trois jours plus tard, une éruption cutanée étendue apparaît, d’abord localisée sur le visage, puis s’étendant en 24 heures à tout le corps jusqu’aux paumes des mains et plantes des pieds. Une localisation au niveau des muqueuses de l’anus, des organes génitaux et de la bouche est fréquente.

Les lésions cutanées sont d’abord des macules, évoluant en papules douloureuses, puis en vésicules à liquide clair, ensuite en pustules pointues et fermes devenant creuses et ulcérées pour finir en croûtes, qui tombent une fois sèches.

Le diagnostic est suspecté par l’interrogatoire, qui recherche un contact possible avec le virus (séjour en zone d’endémie, contact avec une personne contaminée). Il est confirmé par un test PCR sur des prélèvements par écouvillon, de préférence muqueux (nez, gorge ou lésions génitales et anales), mais aussi cutanés au niveau des vésicules ou pustules. La mpox est une maladie à déclaration obligatoire.

Évolution

Le plus souvent, la maladie guérit en deux à quatre semaines. Des complications sont possibles : éruptions majeures avec fusion des lésions cutanées et pertes de peau, douleurs intenses, épiglottite, surinfection bactérienne des lésions cutanées, méningo-encéphalite, etc.

Traitement

Toute personne atteinte d’une infection à mpox doit porter jusqu’à guérison un masque chirurgical dès qu’elle est en présence d’une autre personne et des gants lorsqu’elle touche des objets partagés avec d’autres personnes. Le lavage des mains doit être fréquent.

Le patient doit s’isoler à son domicile, si possible seul dans une pièce dédiée, pendant au moins 3 semaines à partir de la date de début des symptômes jusqu’à guérison totale des lésions de la peau. Il doit s’abstenir de tout contact sexuel, même avec préservatif, et ne pas partager linge et vêtements avec les autres membres de la famille. Les personnes atteintes de formes graves doivent être hospitalisées.

Le traitement médicamenteux est celui de la fièvre (paracétamol). Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les corticoïdes et l’aspirine sont contre-indiqués.

Les lésions de la peau sont nettoyées par un lavage à l’eau et au savon. Des antihistaminiques peuvent être prescrits. Une désinfection par chlorhexidine est nécessaire en cas de surinfection bactérienne. Un traitement antiviral n’est pas systématiquement nécessaire. Il est décidé par une équipe pluridisciplinaire hospitalière.

Sources Univadis